Raison ou émotion : les fermes à fourrure suscitent toujours des interrogations

Les anciens éleveurs d’animaux à fourrure obtiendront-ils justice ? Avec l’adoption rapide de l’interdiction des élevages d’animaux à fourrure en 2017, la République tchèque a emprunté un chemin très inhabituel. Dans d’autres pays européens, l’interdiction a été précédée d’une période de transition suffisamment longue ou du versement d’une compensation adéquate aux agriculteurs. La solution tchèque ressemble davantage à une „hurrah&#8220 ; action déclenchée par l’opinion publique, une action totalement non préparée et aux conséquences non réfléchies.

Qu’est-ce qui l’a précédé ? Malheureusement, le public et les dirigeants de notre pays n’ont pas réussi à expliquer que l’interdiction des fermes ne sauvera pas les animaux. La production de fourrure ne sera pas non plus supprimée et les consommateurs n’achèteront pas uniquement des produits en fausse fourrure. Une seule chose a été réalisée. Les exploitations agricoles sont progressivement déplacées loin à l’est de chez nous, où aucune attention n’est accordée au bien-être des animaux. En définitive, cette mesure a fait encore plus de mal aux animaux. L’élevage d’animaux à fourrure à l’échelle mondiale n’a pas de fin. Il y a toujours une demande pour la vraie fourrure. De plus, nous avons ouvert la voie aux entrepreneurs étrangers, qui importent des peaux dans notre pays depuis l’étranger.

L’interdiction des exploitations agricoles n’a pas été précédée d’un point de vue rationnel, mais de naïveté, d’émotions vives et d’une représentation médiatique élaborée des agriculteurs comme des maltraitants d’animaux. De nombreuses célébrités ont également été entraînées dans la „lutte&#8220contre les éleveurs, qui sont théâtralement enfermés dans des cages sur les places des villes sans être correctement informés du contexte de toute cette affaire.

Dans le même temps, la chasse aux animaux à fourrure a une longue tradition dans notre pays. C’était une industrie florissante et notre État a continué à compter sur la production de fourrure. En 2013, les éleveurs ont reçu l’ordre d’investir des dizaines de millions de couronnes dans leurs exploitations pour mettre leurs activités en conformité avec des exigences de plus en plus strictes. Cependant, après une campagne médiatique élaborée, suscitée par des groupes de conservation, une interdiction rapide de ces exploitations a eu lieu, avec des conséquences pour les anciens éleveurs bien pires que l’expropriation.

Source: Pixabay.com

En vertu de la réglementation actuelle, les anciens éleveurs n’ont droit qu’au remboursement des dettes à long terme (principalement des prêts) liées à l’élevage qu’ils sont incapables de rembourser en raison de l’interdiction d’élevage. La valeur de tous les biens liés à l’élevage de l’éleveur est également déduite des dettes. Cependant, aucun des anciens éleveurs tchèques n’a de telles dettes. Par conséquent, aucun d’entre eux n’a droit à une quelconque indemnisation en vertu de la législation actuelle.

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Les anciens éleveurs qui ont été interdits d’activité par l’État et contraints de fermer leur exploitation ne peuvent réclamer que des dommages réels. Ils exigent à juste titre une compensation adéquate de l’État pour l’investissement perdu et la valeur des actifs inutilisables (dévalués). Une partie de l’indemnisation comprend une compensation pour les coûts de liquidation des exploitations, qui, selon la taille de l’exploitation, s’élève à des dizaines de millions de couronnes.

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Une autre partie de la compensation consiste à indemniser l’élimination des animaux reproducteurs, c’est-à-dire du matériel de reproduction créé par des années d’élevage. Le montant de chaque composante de l’indemnité a été déterminé sur la base d’avis d’experts et d’un budget détaillé professionnel pour la liquidation effective de l’exploitation agricole.

Cette compensation, acceptable pour les anciens éleveurs, est un compromis de leur part. Ils ont renoncé à l’indemnisation du manque à gagner ainsi qu’à l’indemnisation du préjudice moral. En cas d’échec, les anciens éleveurs seront contraints de demander réparation devant la Cour constitutionnelle tchèque, où ils exigeront une indemnisation complète pour le préjudice qui leur a été causé par l’État.

Il est encore possible de remédier à l’impasse, sans précédent en Europe, dans laquelle des personnes qui ont géré leurs entreprises correctement, conformément à la loi (et qui ont investi des sommes de plusieurs millions de dollars dans leurs entreprises sous la contrainte de l’État) ont été interdites d’activité. Et cela s’est fait principalement sur la base de l’opinion publique et non de discussions professionnelles.

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Nous pensons que lors des prochaines négociations au Parlement de la République tchèque, une vision rationnelle de la question et un sens de la justice prévaudront sur les émotions exacerbées et le chantage affectif de facto soutenu par une campagne médiatique élaborée. Ou continuerons-nous à craindre à l’avenir qu’après une campagne médiatique, l’État interdise à quelqu’un de diriger une entreprise légale, prospère et reconnue ? Sommes-nous vraiment menacés d’une interdiction ou d’une restriction de même niveau pour les autres élevages sous couvert de protection des animaux ? Notre État sera alors confronté à des poursuites inutiles…

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Source : TZ